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Ce que vivent les femmes
Depuis 2022, la CFDT de l’Éducation nationale appelle à des mesures pour aider les agentes atteintes d’endométriose. Le ministère emploie un million de femmes…
L’endométriose touche une femme sur dix. Peu connue et donc mal soignée, cette pathologie entraîne des douleurs pelviennes chroniques et invalidantes, notamment au moment des règles. Ces douleurs sont la première cause d’absentéisme scolaire de l’adolescente et d’absentéisme professionnel de la jeune femme (source : ameli.fr).
Grâce à des associations qui mènent un important travail d’information, le sujet émerge peu à peu dans le débat public pour permettre une meilleure prise en compte de cette maladie par le corps médical. Ainsi, l’association Info-endométriose a signé en 2016 une convention avec le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse afin de sensibiliser les élèves des collèges et lycées, et faciliter le dépistage précoce de l’endométriose.
Un rapport parlementaire de 2020 portant sur les menstruations préconise aussi d’aborder le sujet dès la classe de sixième afin de permettre, notamment, de déconstruire le tabou social et de dissocier ce sujet de l’éducation à la sexualité. Et, en 2022, le ministère s’est associé à la «Stratégie nationale de lutte contre l’endométriose», dont la feuille de route décline les actions à mener en direction des jeunes en milieu scolaire.
Tout en saluant cette initiative, le Sgen-CFDT a multiplié, depuis, les alertes concernant l’absence de mesures en direction du personnel féminin : « Cent mille agentes sont potentiellement victimes d’endométriose au cours de leur carrière et les témoignages recueillis par nos équipes syndicales décrivent de nombreuses situations de souffrance au travail », explique Vincent Loustau, secrétaire fédéral « santé, sécurité et conditions de travail ».
À l’issue de travaux menés avec les autres organisations syndicales, la CFDT a réussi à faire inscrire en 2023 la lutte contre l’endométriose dans le « projet d’orientations stratégiques ministérielles en matière de politique de prévention des risques professionnels » : « L’endométriose est une affection féminine invalidante par les douleurs imprévisibles qu’elle peut provoquer et la fatigue qu’elle entraîne et pour laquelle le maintien dans l’emploi peut nécessiter des aménagements de poste », dit le document. Si le chemin est encore long pour une prise en charge effective de la maladie, notamment à cause du manque de médecins du travail dans l’Éducation nationale, c’est une première victoire, se félicite le syndicat.
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