Temps de lecture 3 min
Extrait de l’hebdo n°3911
Le procès de l’accident de TGV à Eckwersheim (Bas-Rhin / Grand Est) a commencé le 4 mars au tribunal correctionnel de Paris pour deux mois d’audience. Les attentes sont fortes puisqu’il s’agit de savoir ce qui a occasionné le premier déraillement de l’histoire du TGV.
Qualifié par l’ancien PDG de la SNCF, Guillaume Pepy, de « catastrophe humaine sans précédent », le drame qui s’est produit le lendemain des attentats du 13 novembre 2015 avait été, actualité oblige, relativement peu médiatisé. La rame d’essais de la LGV Est qui a déraillé avec 53 personnes à bord a néanmoins coûté la vie à onze d’entre elles et blessé plusieurs dizaines d’autres, dont beaucoup étaient des cheminots. C’était lors du dernier test d’un tronçon de la nouvelle ligne à grande vitesse Est, reliant Paris et Strasbourg en une heure et cinquante minutes. La survitesse est invoquée comme cause de l’accident. Plusieurs personnes morales (la SNCF, ses filiales Systra et SNCF Réseau) et physiques sont sur le banc des prévenus pour « homicides et blessures involontaires par maladresse, imprudence, négligence ou manquement à une obligation de sécurité ».
La CFDT-Cheminots entendue le 2 mai prochain
Plus de huit ans après les faits, les cheminots restent douloureusement marqués par cet accident, tant ils n’imaginaient pas qu’un TGV pouvait dérailler. Après le procès de Brétigny, l’an passé, les débats interrogeront de nouveau « les notions fondamentales du ferroviaire, comme la sécurité et la formation », déclare la CFDT-Cheminots, qui s’est constituée partie civile et sera présente au tribunal. Elle sera entendue le 2 mai et portera la voix des cheminots au nom de l’intérêt collectif et de la profession. Particulièrement attentive « à ce que l’ensemble des mesures nécessaires aient été prises pour qu’un tel accident ne se reproduise jamais ».