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Extrait de l’hebdo n°3910
La CFDT appelle à se mobiliser lors de la journée internationale des droits des femmes. L’égalité au travail n’est pas encore une réalité, alors que perdurent les discours sexistes et machistes.
Les années passent et les inégalités entre les hommes et les femmes persistent. Malgré les beaux discours politiques, le constat ne change guère : les inégalités de salaire (parce que les femmes occupent des emplois moins rémunérateurs que ceux des hommes) s’élèvent à 24 % ; par conséquent, l’écart entre les pensions de retraite des femmes et des hommes est de 40 %. En outre, 57,3 % des personnes payées au Smic sont des femmes, et 26,7 % des femmes (contre 7,5 % des hommes) sont à temps partiel.
La CFDT appelle donc à se mobiliser le 8 mars, journée internationale des droits des femmes. Une démarche intersyndicale. « Historiquement, à propos du 8 mars et des questions d’égalité professionnelle, les organisations syndicales françaises sont plutôt alignées et ont l’habitude de travailler ensemble », rappelle Béatrice Lestic, secrétaire nationale de la CFDT.
Pour l’égalité salariale et l'égalité de carrière
Les organisations demandent « l’égalité salariale et de carrière entre les femmes et les hommes, la revalorisation des métiers à prédominance féminine, des services publics de qualité répondant aux besoins, notamment dans la petite enfance, des moyens renforcés pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles », indique le communiqué commun. Un appel à la grève a aussi été émis. « La question qui s’est posée en ce qui concerne la mobilisation du 8 mars, c’est que c’est un vendredi. Appeler les travailleuses et les travailleurs à manifester, c’est bien ; donner les moyens de se libérer pour qu’ils puissent le faire, c’est mieux. Et le seul moyen, c’est de faire un appel à la grève », explique Béatrice Lestic.
« Il nous semble impératif de nous mobiliser sur les questions d’égalité professionnelle, insiste Béatrice, car nous sommes à la veille de négociations importantes relatives à la refonte de l’index de l’égalité professionnelle et à la transposition de la directive européenne sur la transparence des salaires. Il faut que l’on montre que ce sont des sujets qui intéressent et sur lesquels les travailleuses et les travailleurs sont mobilisés. » Et de conclure : « Nous sommes quand même dans une séquence, qu’on le veuille ou non, où l’on est en train de remettre en question un certain nombre de droits acquis des femmes, avec une montée des discours sexistes ou masculinistes. Il est donc nécessaire de nous mobiliser pour dire que cette tentative du retour en arrière, ce n’est pas possible ! »
Des lieux de mobilisation partout en France
À Paris, une manifestation partira de la place Gambetta (20e arrondissement) à 14 heures. À Lyon, un rassemblement aura lieu à partir de 14 heures, place Jean-Macé. En Bretagne, la CFDT d’Ille-et-Vilaine propose de rejoindre les organisations féministes, qui se retrouvent à 14 h 30 esplanade Charles-de-Gaulle à Rennes. En Paca, une manifestation est prévue à 11 heures en gare de Nice-Ville. L’Union départementale des Alpes-Maritimes organise ensuite un après-midi portes ouvertes avec une exposition. Dans les Hauts-de-France, une manifestation partira de la place de la République de Lille à 13 h 30. L’Union régionale interprofessionnelle CFDT organise ensuite, à 17 heures, une table ronde et une exposition au sujet des femmes. D’autres manifestations et événements auront lieu, rapprochez-vous des unions régionales CFDT pour en savoir plus !