Le grand rendez-vous du syndicalisme utile

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iconeExtrait de l’hebdo n°3935

Les 24, 25 et 26 septembre, pour la cinquième année d’affilée, la CFDT et ses militants ont investi les entreprises, administrations et lieux publics. Sur l’ensemble du territoire, ils sont allés à la rencontre des travailleurs, ont répondu à leurs interrogations et contribué à la visibilité de la première organisation syndicale française.

Par Guillaume Lefèvre— Publié le 01/10/2024 à 12h00

Lors de l’édition 2024 de RàE (“Réponses à emporter”), les militantes et militants CFDT ont rencontré toutes les catégories de travailleurs mais aussi des étudiants. Ici à l’Université du Littoral Côte d’Opale, à Dunkerque (Nord / Hauts-de-France)
Lors de l’édition 2024 de RàE (“Réponses à emporter”), les militantes et militants CFDT ont rencontré toutes les catégories de travailleurs mais aussi des étudiants. Ici à l’Université du Littoral Côte d’Opale, à Dunkerque (Nord / Hauts-de-France)© DR

De l’orange, en veux-tu en voilà, partout sur le territoire. À Roissy-en-France (Val-d’Oise), Caen (Calvados), Plouha (Côtes-d’Armor) ou Denain (Nord), à l’aube ou à midi, au soleil ou sous la pluie, les militantes et militants de la CFDT étaient présents sur plus de 400 sites et points éphémères afin d’apporter des réponses aux interrogations professionnelles et/ou personnelles de tous les travailleurs, qu’ils soient salariés du privé, agents publics, alternants, saisonniers, étudiants, travailleurs des plateformes ou stagiaires. « C’est le grand rendez-vous du syndicalisme utile, explique Marylise Léon, la secrétaire générale de la CFDT. Ces trois jours sont à l’image de ce que nous sommes : un syndicalisme de proximité, au cœur du travail et des préoccupations des travailleuses et des travailleurs. » Un syndicalisme qui part de leurs besoins et se tient au plus près de leurs réalités locales.

Un rendez-vous déjà bien ancré

À Limoges (Haute-Vienne), Marylise Léon a ainsi pu échanger avec les agents publics du centre hospitalier et les personnels soignants privés du département. Tous ont fait part de leurs inquiétudes quant à la dégradation de leurs conditions de travail et au manque de reconnaissance. « Nous voulons rappeler aux travailleurs que nous agissons au quotidien pour améliorer leur qualité de vie au travail, que nous sommes à l’écoute de leurs suggestions et que nous faisons entendre leur voix à tous les niveaux, poursuit la secrétaire générale. Cette mobilisation est aussi un message aux employeurs publics et privés ; nous voulons leur montrer que nous sommes bien présents. »

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En Nouvelle-Aquitaine, soixante-quatre actions ont été recensées et ont mobilisé près de 400 militants. « C’est un rendez-vous désormais bien ancré sur le territoire », explique Grégory Gaudel, le secrétaire général de l’Union régionale interprofessionnelle (URI) de Nouvelle-Aquitaine. Il souligne également une volonté plus affirmée des militantes et militants de privilégier des objectifs ciblés, telle cette action commune de plusieurs syndicats du public dans la cité administrative de Bordeaux (3 500 agents). « C’est l’opportunité de se mettre en ordre de marche et d’améliorer nos pratiques syndicales en vue des élections professionnelles dans la fonction publique de 2026 », précise Grégory.

Les élections TPE en ligne de mire

Le Syndicat CFDT de la Métallurgie Aquitaine (SMA) a quant à lui profité de ces trois jours pour investir les garages de la région avec en ligne de mire les élections dans les TPE, qui se dérouleront du 25 novembre au 9 décembre. « Nous avons pu glisser discrètement des cartes contacts aux salariés avec lesquels nous avons discuté », explique Julien Guidolin, le secrétaire du SMA, qui rappelle qu’il n’est pas toujours évident de franchir les portes de certains établissements. Autre initiative du syndicat, l’organisation d’une dizaine de « midis du personnel » dans plusieurs entreprises du territoire, où les sections sont venues présenter la nouvelle convention collective du secteur et ont invité leurs collègues à poser leur question sur un bulletin… avec leurs coordonnées.

Objectifs également atteints dans le Grand Est, où plus de soixante-dix actions ont été menées. « Une excellente dynamique, avec plus de syndicats engagés que les précédentes années », affirme Sylvie Delanne, secrétaire régionale. Même tonalité dans le Béarn, où le Syndicat Santé-Sociaux a ciblé les 1 100 agents de l’hôpital de Pau. « Les gens étaient ravis de nous voir. Nous avons pu récupérer les coordonnées d’une soixantaine de personnes et distribuer des dizaines de bulletins d’adhésion », explique Christelle Aubuchou, la secrétaire du Syndicat Santé-Sociaux des Pyrénées-Atlantiques.

Conjuguer les forces militantes

1. “Réponses à emporter”.

Sur le campus de Caen, les jeunes militants de la CFDT Normandie et de la CFDT Chimie-Énergie ont conjugué leurs forces en vue de mieux échanger avec les étudiants à propos de leurs conditions de vie, de travail et leurs aspirations. « Il y a une vraie attente et une forte demande des travailleurs, qui ont plus que jamais besoin de syndicalisme, note Lydie Nicol, secrétaire nationale de la CFDT chargée des jeunes et de la syndicalisation. RàE1 apporte évidemment des réponses aux questions qu’ils peuvent se poser, comme certains d’entre eux voient un syndicaliste pour la première fois, c’est l’occasion de leur expliquer ce que nous faisons, au-delà des clichés. Et c’est l’opportunité d’inviter celles et ceux qui le souhaitent à venir nous rejoindre. »

À propos de l'auteur

Guillaume Lefèvre
Journaliste

Enfin, ce cru 2024 de RàE a permis aux militantes et aux militants de se retrouver, ce qui est particulièrement « précieux dans la période », résume Lydie Nicol. « C’est aussi la force de cette opération de rentrée, qui offre une bonne visibilité au syndicalisme CFDT tout en se voulant un temps convivial, festif et chaleureux. C’est un temps qui participe de la dynamique de cohésion interne. »