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Extrait de l'hebdo n°3963
À partir du 1er septembre 2025, les salariés des secteurs public et privé pourront demander une retraite progressive à partir de 60 ans et 150 trimestres grâce à l’accord seniors négocié par les partenaires sociaux en novembre 2024.

Alors que les partenaires sociaux sont en plein « conclave » sur les retraites pour tenter de trouver un compromis qui puisse corriger les effets de la dernière réforme, une avancée très concrète dans ce dossier va voir le jour à partir du 1er septembre 2025. Les salariés du privé et les agents de la fonction publique d’État vont pouvoir demander une retraite progressive dès 60 ans et 150 trimestres cotisés. Rappelons que ce dispositif permet à un salarié de réduire son temps de travail tout en débloquant une partie de ses droits à la retraite afin de compenser le manque à gagner.
Une mesure bénéficiant bientôt à tous les salariés ?
La mesure, qui fait suite à l’accord seniors négocié par les partenaires sociaux en novembre 2024, a été reprise par le gouvernement dans un décret sur le point d’être promulgué. À la demande des organisations syndicales, il a élargi ce droit à la fonction publique (car l’accord seniors négocié avec le patronat ne concerne forcément que le privé). Pour l’instant, le décret ne prévoit qu’un élargissement à la fonction publique d’État… mais on voit mal comment un tel droit pourrait être refusé aux agents de la territoriale et de l’hospitalière. La CFDT demande donc la publication d’un nouveau décret qui permette que ce droit s’applique à tous dès le 1er septembre, mais rien n’est encore acté.
Seul bémol, un employeur pourra s’opposer à ce qu’un salarié bénéficie de ce dispositif mais devra motiver son refus par écrit. Le patronat n’a pas voulu lâcher sur ce point lors de la dernière négociation – arguant de potentielles difficultés d’organisation du travail dans les petites et moyennes entreprises.

Jusqu’à présent, les salariés du privé comme les agents des fonctions publiques ne pouvaient demander de retraite progressive que deux ans avant d’avoir atteint l’âge du taux plein. À terme, les salariés n’y auraient donc eu accès qu’à partir de 62 ans, dans la logique de la dernière réforme. Il s’agit donc bien d’un acquis de négociation, l’idée est d’accompagner au mieux les fins de carrière dans un contexte d’allongement de la durée du travail.